Moorea – Tahiti

Chouette, les copains Rosengren arrivent ! Ils apportent les nouvelles toutes fraîches de Suède et ont même deux boîtes de pepparkakor (biscuits suédois dont Mia raffole !).

Nous passons trois jours à Moorea dans une maison faite pour nous accueillir tous (grace à une connaissance de Patrice, de l’île de Pâques) avant d’embarquer chacun sur son voilier. Les Rosengren sont sur Maui, le catamaran de Patrick et Christelle (qui hébergent nos bagages, vélos, duvets, doudounes, bref tout ce dont nous ne nous servirons pas ici sous les tropiques, et qui nous ont hébergé également !), et nous sur Coccinelle, le voilier de Gilles. Un énorme merci à eux, sans qui notre séjour en Polynésie n’aurait jamais pu être aussi chouette !!

Au programme, il y a deux anniversaires à célébrer (Marion et Elio)…

Nous irons découvrir Tetiaroa, un atoll à 30 milles au nord est de l’île de Tahiti. Cocotiers, plages de sable, barrière de corail… et requins en pagaille !

Puis retour sur Moorea, snorkelling, coraux, poissons multicolores, raies… Nous avons le sentiment de nager dans un aquarium géant !

Enfin, alors que les suédois doivent nous quitter, nous continuons sur la presqu’île de Tahiti Iti, sauvage et magnifique !

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Voici quelques brèves qui racontent des moments de ces dernières semaines, la suite en photos plus bas :

1er Mars, anniversaire à Tetiaora (par Marion)

Wahou! Un anniversaire abyssal et sur-réaliste, ce sont les termes les plus appropriés que j’ai trouvés. J’ai passé le cap de la trentaine 😉 dans un cadre de rêve sur l’île de Tetiaroa dans l’archipel des îles sous le vent en Polynésie Française. Incroyables paysages de rêve en compagnie de Josette et Erik et leurs trois enfants. Nous avons tous embarqué la veille sur deux bateaux “Coccinelle” et “Maui ” pour rejoindre un mouillage proche de l’aéroport où un Cessna (dépollué) a été placé au fond de l’eau pour le plaisir des plongeurs. Nous partons à la recherche de l’épave puis nous nageons entre réalité et fiction au milieu de l’épave et de poissons multicolores. Incroyable sensation, entre adrénaline et plénitude. Nous partons tôt le lendemain matin pour Tetiaora (pour la petite histoire, cette île a été achetée par Marlon Brando avec un bail de 99 ans) à 25 milles de là, un atoll digne des Tuamotu (où viennent passer le WE quelques célébrités comme Barack Obama ou encore Johnny Depp), où nous arrivons en début d’après-midi. Cet ensemble de petites îles plates et sablonneuses se différencient des autres îles de l’archipel des îles de la Société, qui sont des îles hautes, montagneuses. Le reef est tout proche et nous explorons avec bonheur ses fonds marins d’exception.

Le 1er mars je suis réveillée avec le traditionnel petit déjeuner au lit et j’ai comme premier cadeau un groupe de 4 requins citron qui tournent autour du bateau, oups !!!! Mais Jérémie, le skipper de Maui nous dit qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, nous pouvons nager avec eux, il y a de la place pour tous. Nous prenons alors notre courage à deux mains et partons à l’aventure ; ce mammifère, à la fois gracieux et inquiétant, reste effectivement paisible en notre présence. Il semble même prendre un peu de profondeur lorsque nous sautons à l’eau comme pour nous faire une petite place. Ils restent néanmoins tout près, à quelques mètres, que de sensations !!!!

Après avoir franchi le reef avec l’annexe (sensation garantie) nous partons nous balader sur l’île. La presqu’île aux oiseaux est un nid de fécondation pour les oiseaux polynésiens dont les sternes, les fous et les frégates. Ça piaille dur, la presqu’île est interdite à l’homme pour laisser en paix ces pauvres bipèdes*, mais nous faisons le tour de ce motu inédit les pieds dans une eau transparente et chaude, un vrai délice. Nous rentrerons par le centre de l’île principale après avoir dégusté une noix de coco trouvée par terre, heureux.

Nous finirons cette journée hors norme par un repas délicieux fait par Eric, accompagné d’un bon vin apporté par Josette et Erik. Je suis aussi submergée de dessins tous plus beaux les uns que les autres et d’artisanat fait par Siloé. Bref je suis comblée. Cet anniversaire hors norme restera gravé dans mon cœur pour toujours.

* Dans ces îles, de nombreuses espèces d’oiseaux sont menacées, par l’arrivée notamment de rats ou autres rongeurs qui débarquent des cales des navires et qui se nourrissent des oeufs d’oiseaux…

LES REQUINS (Par Elio)

Lors de notre première île en Polynésie française (Tetiaroa) nous avons eu l’occasion de nager avec des… requins citron. Ces derniers sont les requins les plus “dangereux” de Polynésie, même s’il n’y a pas vraiment de requins réellement dangereux ici.

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Quand on est venu me dire qu’il y avait des requins citron qui tournaient autour du bateau, je n’aurais jamais imaginé qu’il serait possible de nager avec eux. Mais quand les premières personnes ont sauté en conseillant de faire de même, je l’ai fait… Par sécurité, on nous avait expliqué l’attitude à avoir au cas où l’un d’eux s’approchait trop par le skipper d’un autre bateau (Maui) qui lui était plongeur… Il fallait, au cas où ils devenaient agressifs, se mettre vertical devant lui (plus impressionnant qu’horizontal) en avançant vers lui pour faire mine de ne pas avoir peur…

C’était complètement différent vu de sous l’eau. On les voyait bien mieux et de beaucoup plus près que de l’extérieur, certains passaient même à 1,5 ou 2 mètres en dessous de nous !!! C’était des grosses bestioles grises de 2 à 3 mètres de long. C’était vraiment impressionnant mais ça donnait des frissons à chaque fois qu’ils s’approchaient un peu. En Polynésie, il existe plusieurs sortes de requins: les requins citron avec lesquels on a nagé, les requins soyeux qu’on a vus au Marquises et qui peuvent être un peu agressif, les requins pointe noire avec lesquels on a aussi nagé mais qui ne sont pas dangereux, les requins dormeurs qui ont, à ce qu’on a vu, la tête dans un trou sous l’eau et qui dorment, et pour finir, des requins marteaux qui ne sont pas dangereux.

Cette expérience a été géniale mais je pense que je ne le referai pas ! (vidéo à venir…)

La vie sur Coccinelle, le petit voilier (Par Nils)
Bonjour, nous avons passé deux semaines en Polynésie française sur le bateau Coccinelle, une belle expérience. Gilles nous a appris un tas de choses sur le bateau. Coccinelle est petit, il a tout juste de la place pour 7 personnes. Il contient un coin cuisine (four, gazinière, un évier, eau douce et de mer et un frigo à gaz), trois cabines doubles, un cockpit, une table et des banquettes (c’est le carré au centre du bateau). Gilles et Armelle ont d’abord voyagé seuls sur Picrate, un autre bateau (au Spitzberg, au Sénégal, Brésil, Cap vert…etc), puis ils ont eu deux filles, Camille et Apolline donc ils ont acheté Coccinelle. ils ont choisi le nom Coccinelle car ils ont tous deux “L” dans la famille: Armelle, Gilles, Camille, Appolline et Coccinelle. Camille et Apolline ont grandi sur le bateau et ont maintenant 9 et 11 ans. Notre cabine, à l’avant, est une salle de jeux : LEGO, livres…etc. Sur un bateau en navigation, pour ne pas être malade, il ne faut pas lire, avoir faim, avoir soif, mais prendre l’air en regardant la mer ou dormir. Il faut aussi économiser l’eau douce et l’électricité qui est indispensable.

Rencontre avec Tohu à Tahiti Iti (Par Elio)

L’île de Tahiti est composée de Tahiti Nui, et sa presqu’île Tahiti Iti, plus sauvage. En effet, il y a une portion où il n’y a pas de route côtière. Un après-midi, on était allés se baigner dans une rivière qui se jetait dans la mer. Elle s’enfonçait dans la forêt et, si on la remontait un peu, on arrive à un endroit où il y a une corde qui pend au dessus de l’eau pour faire le tarzan.

Au bout de 15 min on a commencé à sympathiser avec un jeune local (Tohu) très gentil et qui habitait dans le coin. Ensuite il nous a emmené voir une grotte qui se situait juste en dessous d’une falaise. Elle était très profonde et un ruisseau passait dedans. Malheureusement on n’a pas pu y entrer parce qu’on n’avait pas de lampe. Sur le chemin du retour, quand on est passés devant des traces de cochons, Tohu nous a expliqué qu’il les chassait avec sa famille plus dans les hauteurs en leur tendant des pièges.

Avant qu’on ne se quitte, il nous a proposé de pêcher avec lui quand la nuit sera tombée. Forcément on a accepté et on est rentrés sur le bateau. Quand la nuit était tombée, on est donc parti pêcher. Ça a été une réussite, on a eu 6 rougets et un autre poisson un peu plus grand, en une demi-heure de pêche. Ensuite il nous a montré comment les vider et écailler et il nous les a tous donnés. Le lendemain, on les a mangés, un vrai régal !

Merci Tohu !

Mooréa : Paréos avec Marie (par Siloé)
Lors de notre séjour à Terre sur Moorea, avant d’embarquer, nous logeons deux nuits chez Marie. Marie est une artiste qui confectionne des paréos et elle les vend ensuite à des boutiques. Nous avons eu la chance d’en faire nous mêmes. Nous choisissons les pochoirs que nous disposons ensuite sur le paréo après l’avoir trempé dans les couleurs choisies. Marie s’occupe de tremper le tissu dans les couleurs après l’avoir humidifié dans une bassine d’eau. Puis selon les formes (circulaires, lignes, losanges) désirées, elle vrille le tissu. Et voilà le tour est joué, elle déplie le tissu et l’étale au soleil, on dispose alors les pochoirs. Et avec le soleil, quand tu poses le pochoir, les pigments qui sont en dessous se retirent, c’est ce qui marque les formes.

UNADJUSTEDNONRAW_thumb_4916Marie replante également du corail, et oui ça ce fait. Elle ramasse des bouts de coraux cassés qu’elle recolle à des coraux vivants avec une résine spéciale. Et pour finir Marie est une amoureuse de la nature, elle connaît pleins de belles balades secrètes sur Moorea. Nous avons pu en profiter d’une avec elle et Josette, Erik, Joakim et Alexandra. C’était très joli et sauvage, le chemin nous a mené à de belles cascades et vasques d’eau perdues au milieu de la nature.

En parlant de coraux, on en a vu des beaux. Avec Gilles nous sommes allé nous baigner dans un “jardin de corail”, il y en avait de toutes les formes et toutes les couleurs. On nous a dit que certains coraux contenaient un poison. Ce sont les violets, qui ressemblent à du Quartz violet accroché à d’autres coraux ou pierres. Il y en a des jaunes, marrons en forme de cerveaux ; pour les préserver il ne faut pas mettre les pieds dessus. D’autres sont comme un bouquet de fleurs ils sont magnifiques. Ils sont dans les tons plutôt pastels et les petits poissons s’y cachent. Il y en a aussi des marrons avec des pointes jaunes fluo. Ils sont impressionnants. Les coraux, on ne peut évidemment que en trouver dans les lagons, c’est pour ça que quand tu navigues dans les lagons il faut faire attention où tu mets les voiles. D’ailleurs, une fois, notre Coccinelle s’est égratigné l’étrave mais rien de grave. On s’est retrouvé posés sur une patate de corail…!

Ci dessous : coraux, raies, requins pointe noire, poissons de toutes tailles et couleurs, tiki (pierre sculptée), le tout dans une eau incroyablement limpide et chaude (28°C !)

Bilan Polynésie (par Eric)

Avant (il n’y a pas si longtemps), pour nous Polynésie rimait avec lagons, cocotiers, ces images de carte postale… Aujourd’hui, après un mois et demi passés entre les Marquises, Tahiti et Moorea, nous pouvons y ajouter plein d’autres images ! D’abord, il y a cette ambiance paisible, ce peuple polynésien, souriant, aimable, généreux, même si au premier abord leur carrure, leurs tatouages évoquent plus des guerriers redoutables… ! Ici, tout le monde nous salue avec un grand sourire, voire avec des fruits à nous offrir…

On a déjà parlé des fantastiques fonds marins. Mais nous avons pu explorer aussi une petite partie des îles hautes (Moorea et Tahiti) qui abritent des sentiers, des pics impressionnants, des rivières et cascades, une végétation luxuriante…

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Moorea, baie d’Opunohu, depuis la terre ; avant d’y revenir par voie de mer. Deux angles très différents pour une baie magnifique !
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En marche vers le sommet de Mouaputa, sur Moorea. Ça grimpe dur !
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Pour son anniversaire, Elio a eu droit à une leçon de surf à la plage de Papenoo. Elio de Papenoo, c’est lui !

Bref, Mia nous a dit être amoureuse de la Polynésie ! Et nous tous sommes ravis de cette étape du voyage, qui s’est faite essentiellement sur l’eau, ou sous l’eau, comme il se doit dans cet environnement fait d’îles et d’archipels !

Mais il est temps de retrouver les vélos, et de continuer vers la Nouvelle Zélande (camping car sur l’île du sud avec Peter, Amena, Ninon et Laure qui nous rejoignent, puis vélo de Wellington à Auckland – île du nord) ; en commençant par une nouvelle péripétie, racontée par Siloé !

Les péripéties de l’aéroport :

Nous quittons tristement les fonds marins de Polynésie pour nous envoler avec hâte vers le bout du monde. Ça se mérite le bout du monde, hein !? Ils nous l’ont fait voir à l’aéroport.  Patrick nous accompagne à l’aéroport de Papeete, avec tout notre barda (une voiture pour les vélos+carriole, une autre pour les bagages et passagers, ça rentre au millimètre près !). Le premier vol se fait sans souci, enfin il était à 2h00 du mat’ et en attendant nous avons fait les romanos dans l’aéroport en attendant le décollage, mais à part ça, nickel.

Entrée en NZ (escale à Auckland, avant de continuer sur Wellington), ça c’est une autre affaire. Nous arrivons à la douane et les douaniers nous demandent d’ouvrir nos emballages vélos, et oui je dis pas cartons car nous avions scotché des bouts de cartons, entourés ensuite d’un film plastique, en tout cas ça ressemblait à rien (pas trouvé de beaux cartons à Santiago). Ils les regardent et concluent : “They are so dirty, you need to wash them”.

1ère réaction : Hahaha, nan mais c’est une blague !

Ensuite : Merde c’est pas une blague, c’est vraiment un crétin qui veut qu’on nettoie nos vélos alors qu’on a notre vol dans 1 heure pour Wellington !

Donc bah, qu’est-ce qu’on pouvait faire ? RIEN. Et en effet, pas de bol, la dernière fois qu’on s’en était servi, c’était sur l’île de Pâques, un jour de pluie-gadoue… Nous avons donc passé nos vélos à la douche, puis nous les avons remballé comme on pouvait. Ouf! À la fin ils étaient plus indulgents et ils nous ont aidé à tout remballer et à attraper notre vol prévu. Nous arrivons en courant dans l’avion (on a été mis sur le vol suivant, une heure plus tard, rien de grave) après avoir bcp transpiré.

Et ce n’est pas fini, une fois arrivés à Wellington nous devons tout déballer et remonter pour ensuite atteindre notre logement. Quand nous ouvrons les cartons, à part de belles toiles d’araignée, nous trouvons aussi de beaux cafards. Nous étions morts de rire d’avoir dû nettoyer de la boue séchée alors que nous avions bien pire dans nos bagages. En tout cas, tout s’est bien terminé, nous avons même eu le droit à une petite côte à 15% comme réinitiation au vélo et nous rappeler qu’on allait souffrir !

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Photo de famille !
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Bye Bye / Na Na Polynesia !