Nous avons une vieille tradition de chercher les oeufs de Pâques en des lieux nouveaux chaque année… L’année dernière, au cours de notre grand voyage nomade, nous étions en Nouvelle-Zélande. Cette année, nous hésitons entre les montagnes suédoises ou la découverte de Höga Kusten (=haute côte), entre Umeå et Härnösand, à 5h de route au nord de Stockholm.

Dans le parc national de Skuleskogen à Höga Kusten, on trouve des petites cabanes ouvertes et accessibles au public (à condition d’y arriver les premiers !). Pas besoin d’emporter les tentes, de plus, mon genou montre des signes d’usure… allez on y va !

Nous reprenons notre concept Canoé-rando. Une alternance bien pratique ; avec le canoé, cela nous permet de trimballer tout le matériel et la nourriture. Les marcheurs et les pagayeurs se donnent des points de rendez-vous. Le terrain s’y prête merveilleusement : des sentiers longent la côte, parsemée d’au moins 3 cabanes à portée de pagaies.

Vue de la fenêtre de Näskebodarna
Pulkanoé, ou canoépulka ?
les fonds sont plats, l’eau est fraiche et vivifiante !
La première cabane (Näskebodarna)

Nous passerons une première nuit à la petite cabane de Näskebodarna, en partant de l’entrée sud du parc. Là, nous aurons notre première surprise : contrairement à ce qui nous a été annoncé, il y a encore pas mal de neige en cette fin d’hiver, et à presque 64°Nord. Surtout dans les bois, et les versants exposés au nord. Certaines baies sont encore toutes gelées. Les 800m pour accéder à l’eau (libre, heureusement) depuis l’entrée sud du parc se font en tirant le canoé sur les chemins enneigés. On hésitait entre ski-pulka, ou canoé, on se retrouve à faire du pulkanoé ! Lorsqu’il n’y a plus de neige, nous mettons le canoé sur le chariot prévu à cet effet. Deuxième surprise (qui n’en est pas vraiment une en fait…) : ledit chariot est fait pour un canoé à vide. En l’occurence,  avec tout notre matériel pour 4 jours à 6, il se plie en deux en moins de 2 mètres…!

La deuxième nuit, nous installons notre camp de base à Tärnättholmarna, environ 2 km plus loin. Le coin est enchanteur ! La cabane donnant sur une paisible petite baie (et soleil du soir) offre 9 lits, un poêle, du bois à gogo (avec scie et hache),  toilettes sèches, une table extérieure avec grill… De là, nous pourrons nous balader à pied ou en canoé pendant les jours à venir.

Petite grimpette entre neige, pins et granite
La cabane cosy de Tärnättholmarna
Balade à Tärnättvatten
La faille de granit
Pain maison !
Au dessus de la forêt
Ça mord !

Nous sommes sur ce qui était encore une île il y a peu. À présent, une bande de sable nous relie à la terre ferme. Il faut savoir en effet que cette région de la Suède s’élève de manière conséquente : jusque 8mm par an ! Il y a environ 15000 ans, la Scandinavie était recouverte de kilomètres de glace. Depuis le retrait de ces glaciers, libéré de cette énorme pression, le socle scandinave ne cesse de s’élever de plusieurs centimètres par décennie !

Lorsque nous prenons un peu d’altitude, à travers un dédale de blocs de granit, nous sortons de la forêt et arrivons à une sorte de plateau avec des pins clairsemés, un lac (gelé), une autre cabane. Encore un peu plus haut, nous arrivons rapidement à la fameuse Slåttdalsskrevan, une immense faille de granit de 200m de long, 30m de profondeur et 7m de large. Du haut de cette crevasse, nous est offert un panorama incroyable sur les roches et collines boisées des environs, l’archipel tout proche, de plus le soleil est radieux, les températures douces, bref les conditions idéales !

Nous dinons tôt, souvent au coin du feu. Un soir, nous grillons les fameuses korv (les saucisses dont les suédois sont si friands), et Marion et Siloé préparent des galettes de pain cuites au feu de bois, un régal de simplicité. Puis, au chaud dans la stuga (=cabane), c’est parti pour des parties de cartes (Kem’s) et de nombreux fou-rires !

Le dernier soir à « notre » cabane, en plein week end de Pâques (19 au 21 avril), l’affluence est plus importante. Le ciel dégagé, la lune (pleine) et les relatives douces températures nous invitent finalement avec Nils à dormir à la belle étoile, libérant 3 lits. Et il faut insister pour que Mia reste à l’intérieur avec Elio et Siloé…

Fin de la chasse aux oeufs de Pâques
Baies exposées au nord

Le lendemain, le canoé est chargé, Mia s’invite à bord, et nous repartons vers notre point de départ, après cette belle parenthèse !

Pour cette petite recette nature de printemps suédois :

  • pas de grandes performances, juste le plaisir d’être dehors, en famille ; de profiter de ces prémices du printemps, savourer cette nature, ce calme, de se déconnecter l’espace de quelques jours…
  • sacs à dos et sacs étanches, une voiture pour monter avec le canoé et la nourriture pour 6 et pour 4 jours.
  • notre bon vieux canoé, + qq gilets de sauvetages (chute à l’eau à déconseiller à cette période, elle est fraiche), des sacs style IKEA remplis de victuailles, des duvets.
  • Les cabanes ont des lits superposés avec matelas, mais au cas où il y ait une forte affluence en ce week end de Pâques, on avait pris des matelas de camping et une petite tente. Näskebodarna : 6 lits / Tärnättholmarna : 9 lits / Tärnättvatten : 6 lits

Nous sommes partis de l’entrée sud (Entré Syd) du parc national de Skuleskogen (carte du parc, des sentiers et des cabanes). Le parc n’est pas très grand, mais en mode famille, canoé, randonnée, relax, entre 3 et 5 jours on a fait le tour.

Et voici notre petit séjour en vidéo de notre caméraman-monteur Elio :